Questions-Réponses à propos de l'éolien
C'est quoi au juste les GES ?
Les gaz à effet de serre (GES) proviennent des combustibles fossiles et sont composés essentiellement de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4). Ces gaz seraient à l'origine du réchauffement de la planète bien que leur rôle dans ce réchauffement reste largement inexpliqué. Pour preuve, le graphique bien connu de l'historique de la température moyenne de la terre comportant une croissance négative pour la période de 1940 à 1970 alors qu'on était en plein boom industriel post guerrier (cfr Climate since A.D. 1500 : by Bradley, R.S. and Jones, P.D. Revised edition 1995, ISBN 0-415-12030-6 Quaternary Science Reviews, Volume 15, Issue 1, 1996, Pages 93-94).
D'où vient la folie des éoliennes ?
Si la production des GES est considérée comme nocive, il faut réduire la consommation des combustibles fossiles (fuel, essence, gaz, charbon, bois) qui sont à l'origine de la pollution par l'oxyde de carbone. Au lieu de s'attaquer aux gros pollueurs (industrie, transport, voitures, chauffage), les autorités ont trouvé plus commode de s'attaquer à la production d'électricité qui n'intervient cependant que pour 8% dans la production des GES.
Comme le nucléaire n'a pas la cote de popularité, ils se sont tournés vers les centrales thermiques et ont obligé les producteurs d'électricité, moyennant large subsidiation, à incorporer dans leur production une large part d'électricité verte, provenant essentiellement des éoliennes.
Mais le problème de l'intermittence de l'éolien pose de tels problèmes que beaucoup de pays commencent à freiner le développement éolien au profit d'autres énergies renouvelables.
Qu'est-ce que l'intermittence ?
Par intermittence on entend le phénomène des caprices du vent qui souffle ou ne souffle pas et ce d'une manière quasi-imprévisible alors que la demande d'électricité est continue et largement prévisible. Comme il est impératif de satisfaire les besoins en électricité même quand il n'y a pas de vent, et que d'autre part la capacité de stockage de l'énergie électrique est nulle, il a fallu envisager la régulation thermique du réseau.
Il est établi que le CO2 économisé par l'éolien est produit 3,5 fois par le thermique qui sert à le réguler. Pour que l'opération soit blanche il faudrait que le rendement moyen de la centrale éolienne soit de 50% alors que nulle part en Europe ce rendement ne dépasse 22%. L'éolien a donc perdu sa double étiquette de " propre " et " renouvelable " : elle n'est pas propre puisque co-émettrice de GES, et pas renouvelable puisque co-consommatrice de combustibles fossiles.
Pourquoi parle-t-on du scandale de la dérogation ?
Dans la plupart des pays bien organisés il existe un cadre normatif en matière d'aménagement du territoire, qui se traduit bien souvent par des plans de secteur comme ceux que nous connaissons: de l'agricole en zone agricole, de l'industriel en zone industrielle. On se serait donc attendu à ce que l'autorité régionale définisse, par voie de modifications aux plans de secteur, des zones industrielles spécifiques pour l'implantation coordonnée des éoliennes. Il n'en est rien. Le Code Wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine (CWATUP) définit, en son article 110, le régime de la dérogation, applicable aux équipements communautaires et services publics. Et c'est là où, par une entourloupette honteuse, le " Cadre de référence pour l'implantation d'éoliennes en Région wallonne " (approuvé par le gouvernement wallon en date du 18 juillet 2002) donne, aux parcs éoliens (qui sont en fait de simples initiatives capitalistes privées), le statut d'équipement communautaire et de service public alors que l'éolienne domestique en est exclue... Ces éoliennes industrielles peuvent dès lors parfaitement se retrouver en zone agricole (c'est là où il y a le plus de vent), sous la condition d'intégration au site bâti ou non bâti. N'importe qui (firme étrangère ou particulier) peut donc, n'importe où, introduire un permis unique de construction et d'exploitation d'un parc éolien en zone agricole. D'où la pagaille et la prolifération à laquelle nous assistons aujourd'hui.
Quels sont les effets sur le patrimoine privé ?
Faites le sondage suivant : « vous disposez d'un capital pour vous faire construire une maison pour y passer votre retraite, allez-vous vous mettre à proximité d'une centrale éolienne ? » Les résultats de ce sondage vous prouveront l'existence de ce dommage important qui n'est jamais remboursé.
La visibilité d'un parc éolien près des habitations entraîne clairement une dévaluation du patrimoine. L'application des dispositions de l'article 1382 du Code Civil autoriserait le propriétaire à introduire, à l'encontre du constructeur du parc, une action en justice pour réclamer la réparation du dommage causé. La charge de la preuve incombe au demandeur. Elle pourrait être constituée par des rapports d'expertises d'agences immobilières. Si la partie demanderesse obtient gain de cause, les frais (procédure, avocat) peuvent être récupérés sur la partie adverse.
Comme l'intrusion du parc éolien diminue la valeur vénale de l'habitation et dès lors la garantie hypothécaire éventuelle, il n'est pas exclu que l'emprunt puisse faire l'objet d'une révision si les stipulations contractuelles le permettent.
Vais-je payer mon électricité moins cher ?
Non, hélas. La production du parc éolien est injectée dans le réseau de distribution à hauteur d'une sous-station. Comme le coût du KWh éolien est environ quatre fois plus élevé que celui du KWh classique, toute augmentation de la part de l'éolien dans la distribution risque donc de se répercuter sur le pauvre consommateur. Ce dernier a déjà contribué, par le biais des impôts, à financer les incitations diverses pour les distributeurs d'électricité à incorporer dans leur production une part significative d'électricité verte. Même si l'investissement pour un parc éolien est assez élevé (une éolienne de 2MW coûte 2 millions d'euros), le pay back period n'est que de 2,5 ans. Il est donc clair que le parc éolien est avant tout une affaire capitaliste générant de plantureux bénéfices au seul profit de ses actionnaires et dont les citoyens victimes sont complètement exclus. En Allemagne, Der Spiegel rapporte, en janvier 2005, qu'à l'initiative de l'Agence fédérale pour l'énergie (DENA), une étude menée en collaboration avec des instituts scientifiques réputés tels que l'Institut allemand pour l'énergie éolienne (DEWI) ou l'Institut économie et énergie de Cologne (EWI), montre que pour la seule électricité éolienne générée dans les installations construites à partir de 2003, les consommateurs devront payer un surcoût important par rapport au courant conventionnel à partir de 2015. Pour un foyer normal consommant environ 4000 kWh/an, ce surcoût s'établirait selon l'étude, entre 36 et 44 €/an pour toutes les énergies renouvelables. Ce montant peut être appliqué à la population wallonne. Compte tenu de la population totale de 3.380.498 personnes et de la moyenne de 2,35 personnes par ménage, le surcoût annuel moyen est donc de 57,5 millions d'euros. Qui va payer tout cela ?
Y a-t-il des limites au développement éolien en Belgique ?
Oui. Fin 2005 s'est défendue à la KU Leuven une thèse de doctorat en sciences appliquées présentée par Joris Soens avec comme thème " Impact de l'énergie éolienne dans le réseau électrique futur " (en Belgique). Le résultat le plus important de cette thèse réside en la preuve que pour un petit pays comme la Belgique, les caprices du vent font que la régulation thermique, à partir d'un certain potentiel éolien, engendre plus de CO2 qu'il n'en évite. Ce seuil se situe à 700MW, ce qui correspond à 350 éoliennes de 2MW pour toute la Belgique.
Or la limite précitée est déjà largement dépassée avec le potentiel existant et projeté. Rien qu'en off-shore, le projet BELWIND portant sur 66 éoliennes de 2MW se joignant aux deux autres projets voisins de 60 éoliennes C-Power à la Thorntonbank et de 30 éoliennes Eldepasco à la " Bank zonder Naam " le potentiel total s'élève à 780MW.
Est-il politiquement correct d'être contre les éoliennes ? ou
Est-il possible d'être favorable aux énergies renouvelables et en même temps d'être opposé au projet d'usine éolienne ?
On peut très bien être à la fois partisan des énergies renouvelables réellement respectueux de l'environnement et opposé au méga-éoliennes destructrices de paysages remarquables. Ce n'est pas du tout incompatible !
Comment faire pour rencontrer les objectifs de Kyoto ?
Kyoto c'est aussi et surtout consommer moins et autrement. Si les éoliennes servent principalement à compenser la demande croissante d'énergie, quel va alors être le gain réel pour les objectifs de Kyoto ?
C'est quoi l'effet stroboscopique ?
Lorsque le soleil est visible, une éolienne projette une ombre sur le terrain qui l'entoure. A l'intérieur d'une habitation très proche d'une éolienne, une gêne peut se faire sentir, de temps à autre, lorsque les pales traversent la lumière du soleil, la coupant en morceaux et provoquant ce que l'on appelle un effet stroboscopique (flicker), vidéo.Il est possible d'évaluer cet effet par simulation numérique et de déterminer où il risquera d'être gênant. Ce point devra être, normalement, analysé dans le cadre de l'étude d'incidences.
En outre, en cas de risque avéré, il est possible de munir l'éolienne d'un système d'arrêt automatique stoppant le rotor lorsqu'il est orienté de façon telle et à un moment tel qu'il génère un effet stroboscopique dans une habitation.
Afin d'éviter les nuisances dues à l'ombre des pales dans les habitations, il est demandé au porteur de projet de limiter cet effet à 30 h/an au maximum et 30 minutes/jour.